Chazuta !!!!

J'ai passé une journée vraiment riche en découvertes artistiques, humaines et historiques a Chazuta, dans ce petit village bien chou au miieu d'une végétation bien dense et sous une chaleur bien bien forte...!! ; ))

Les poteries de  Chazuta!

Il  y a 1500 ans, les ancetres des habitants de Chazuta enterraient leurs morts (ou peut étre juste leurs os en 2 eme enterrement) dans des jarres en terre, scellées par un couvercle en terre. Ils ètaient enterrés de meme avec  des  poteries leur appartenant.

On a retrouvé une soixantaine de jarres ainsi sous la place du village  (elles y sont d'ailleurs exposées) tandis que d'autres ont été retrouvées sur des terrains de particuliers, lorsqu'ils creusaient pour construire leur maison ou leurs toilettes.

Les poteries présentes dans ces jarres en terre étaient plutot simples; ce n'est qu'a partir de 1930  environ qu'elles se voient ornées de peintures naturelles. d'apres ces peintures, on comprend que diverses ethnies se sont cotoyées dans la région, avec des symboles d'ethnies de la selva (dont les Cocamas!) mais aussi de la sierra comme la croix Incas et autres figures. Les peintures du coin reprèsentent en général l'environnement qui les entoure : l'eau du  fleuve via des vagues ou la montagne avec des dessins d'escalier par exemple.

J'ai été fascinée de voir les dames travailler les poteries de facon encore traditionnelle, dont voici les différentes étapes :

- Ils faconnent les poteries avec l'argille du coin, qu'ils trouvent en abondance.

- Ils les recouvrent ensuite selon l'esthétique désirée, d'une terre blanche (apportée de Yurimaguas) ou jaune  (du village plus près de Lamas), cette dernière devenant rouge à la cuisson.

- Une fois tout ceci bien sec, ils polissent la poterie  avec une  pierre noire lisse qui vient du fleuve a 3h d'ici. Cecla permet de supprimer les aspérités pour pouvoir peindre.

-  Ils peignent ensuite avec la terre jaune devenant rouge a la cuisson ou noir, le noir provenant d'une pierre, dont la couleur est extraite via l'eau de d'une banane bouillie (eh oui, c'est tout un processus...!)

- Elles peignent ensuite avec un  pinceau fait de cheveux humains !

- Cuire ensuite pendant 8 à 10h dans le four en terre qui se troueçve juste derrière !

- Vernir avec la cire d'un arbre du coin pour protéger la peinture.

Et  voici le résultat!

Une dame de l'atelier m'a ensuite emmenée voir le petit magasin où ils vendent des poteries ainsi qu'une gallerie de sculptures en bois super intéressante car expliquée par l'artiste , une dame originaire de Chazuta, prof d'art plastique a Lima, qui a décidé de parler via ses sculptures, de ses souvenirs d'enfance, des canoés sur le fleuve, a tete de serpent ou autre animal. Elle me parle alors des animaux légendaires du fleuve, qu'elle et d'autres habitants ont vu en vision,ç et qu'ellle représente via son imaginaire par ses sculptures en eucalyptus et autres bois.

Au musée de Lima

Une oeuvre en photo

Le cacao de Chazuta !

Apres aoir mangé pres de la gallerie et discuté avec la dame du pti resto, je m'en vais voir la fabrique de cacao! J'avais su en discutant avec ma ma voisine durant le trajet pour venir que les employés de la fabrique et autres habitants faisaient une grève le matin, devant la mairie, pour protester contre le mauvais traitement des eaux.

Je décide donc d'y aller l'après-midi mais personne et je suis ruisselante sous ce cagnard... Je troueçve un téléphone sur le mur pour appeler et une dame me dit qu'elle arrive d'ici peu. En attendant, je suis invitée à m'asseoir a la table d'une table qui habite juste a còté, dehors, et discute avec ellemç, sous un peu d'ombre...!  Trop chouette ces rencontres...

Je finis par entrer dans la petite maison formée d'une pièce où travaillent sept femmes pour fabriquer ce fameux cacao; et je vais avoir une visite guidée trop bien avec dégustation! hihi! Voici comment tout a commencé...

Des années 80 à 2000 environ,le terrorisme lié au narco trafic fait rage dans la région; les cultures de coca sont partout et ca pousse très bien! Les jeunes ne vivent que de cela et ne cherchent pas à étudier ou à trouver un travail. La terreur ètait présente et personne n'osait sortir le soir. 

Un groupe d'habitantes a lors pris les choses en main en expliquant au village qu'ils pouvaient gagner leur vie autrement, plus sereinement, en plantant du cacao, qui demande la meme terre, les memes conditions et autant de temps pour pousser.

Tout a alors changé et en 2004 fut planté le premier plan de cacao! Les plans de coca disparurent et le village pu recommencer à vivre sereinement.

Le cacaotier met trois ans avant de donner ses premiers fruits! En 2007 les premier fruits apparaissent et les femmes commencent à travailler le cacao avec des techniques de bases et outils rudimentaires. Elles se forment petit à petit auprès de professionnels, gagnent un prix dans une foire du chocolat à Lima, recoivent quelques aides privées et achètent ainsi l'équipement qu'elles ont aujourd'hui.

Voici quelques étapes de fabrication que j'ai retenues... :

- 6 jours : temps de séchage des grains à l'ombre dans un entrepot

- 3 jours : séchage, étalés au soleil ; il reste alors 7% d'humidité

- Trie selon la taille et les fèves utilisables ou non.

- Les machines : décorticage/séchage/broyage/affinage avec une meule qui tourne et finit de broyer les dernières particules pendant des heures.

- Faire refroidir la pate de cacao sur une plaque en marbre de 40 degrés environ à 23  degrés.

- Couler dans les moules puis 3h au frigo

Elles font ensuite trois sortes de chocolat en tablette  (pur, 75%, 55%) avec du coup plus ou moins de beurre de caca ajouté (ne savent pas encore l'extraire) et de sucre puis  des petits bonbons et une sorte de sirop trop bon à partir de la pâte blanche présente autour des fèves dans les calebasses.