On part ensuite le samedi sur le terrain, où nous nous faisons une première récolte de cacao sous la pluie ! Trop contente, depuis le temps que je voulais le faire! Je connais maintenant tout le processus, il ne me manquait plus que le travail sur le terrain, pour récolter ses délicieuses fèves...
Il y a deux sortes de cacao sur le terrain, un qui de vert, passe a jaune lorsqu'il mûrit et l'autre qui de rouge, passe a rouge et jaune; impossible pour moi de savoir lesquels étaient mures ou non parmi les rouges; je partais donc en vraie exploratrice de cacao à la recherche de coques jaunes cachées dans les feuillages et a travers les gouttes...
J'adore m'amuser à les décrocher et à les faire tomber de l'arbre avec un baton; je laisse a Jenny le soin de les ouvrir pour ne pas m'estropier un doigt avec la machette puis j'enlève les fèves de leur coque pour les récupérer dans un grand sot. Les coques restent sur place, c'est beaucoup plus facile a transporter ainsi! On ramènera peut etre une dizaine de kg, qui seront vendus ensuite a 1 dollar a un intermédiaire. Le lendemain, c'est avec les enfants et avec Carmela, la maman de Jenny, que nous irons récolter le cacao, et avec du soleil cette fois-ci ! Tout comme les enfants, je ne peux m'empecher de gouter a chaque fois aux fèves des différentes gousses, sucer cette couverture blanche si sucrée. hummm !!
Byron sous la pluie, qui fait tomber les gousses les plus hautes.
Les enfants se sont confectionnés un abri trop chouette pour sucer tranquillement les fèves, pendant que les adultes sont au repas.
Récolte des fèves de cacao avec Carmela, Pedro et Melisa
...avec le mari de Carmela (parents de Juan) et Hector
Melisa s'est confectionnée un superbe panier en feuilles
pour transporter les bananes bien mures
La maison familiale sur le terrain!
Comme promis, petit aparté sur la vente du cacao. Ces fèves de cacao fraiches sont vendues à 1 dollar le kilo a un intermédiaire de l'entreprise Kallari, qui exporte à l'étranger la matière première mais fabrique aussi du chocolat dans sa fabrique à Quito.
Le cacao est placé dans ces bacs pour fermenter pendant 15 jours.
Il est ensuite séché sous ces bâches, au soleil, pendant 4 jours.
Puis fin du séchage et tri des fèves par taille sur des grilles aux troues dimensionnés pour sélection pour exportation ou fabrication nationale (les grilles se trouvent empilées là où regardent les enfants)
Mais revenons maintenant dans la forêt, sur le terrain de la famille...
Après une unième récolte de chonta, broyage à la pierre!
Pti dej oeufs, bananes et thé de wayusa (plante typique)
Trop trop mignons...
Nous partons avec Byron sur les rives du fleuve à la recherche du palmier Elechos, car je souhaite prendre des photos de tout le processus de fabrication des superbes sculptures qu'il réalise à partir de cette racine. Mon idée est de l'aider à réaliser un book avec des photos de ses créations, tant au niveau des bijoux en perles que des sculptures, pour démarcher les restaurants et agences de voyage, qui s'étaient montrées intéressées à l'époque. Faute de temps, il ne les a pas relancé et n'a rien réalisé. Ayant perdu son travail il y a quelques mois, la situation financière de Jenny, Byron et leurs 4 enfants est bien précaire; ce sera ainsi ma contribution pour espérer générer à la famille une nouvelle source de revenu.
Le palmier elecho
La matière première, extraite du bas du tronc, avec ses trop jolis dessins naturels, comme celui qui apparut dans le tronc, au milieu des thermites, lorsque Byron en détacha un morceau à la machette...un ptit être renfermé à l'intérieur?
Le soir, on est invités à une fête de baptême dans le village. Tout le monde souhaite voir la photo prise dans le tronc de l'élécho, qu'ils interprètent, fascinés, comme étant une image du petit Jésus...
Nous passons ensuite la soirée à danser avec Byron et autres cavaliers, au rythme de la cumbia et de la musique kychwa. Je m'amuse beaucoup plus avec byron qui saute de partout, plutot qu'avec les autres gars qui ont l'habitude de danser en marchant d'un pas sur l'autre, sans entrain et surtout sans jamais regarder leur partenaire (ils regardent partout autour sauf en face!). La chicha de yuca circule, une femme, un bol et un saut a la main, passant d'une personne à l'autre, et nous faisant litéralement boire, le bol a la main. D'autres circulent avec les bouteilles de bière et d'alcool pure de canne à sucre pour remplir les verres de façon régulière...
Etant bien sure l'unique étrangère, je suis alors appelée à venir me présenter au micro par la chanteur de la soirée, qui me demande en même temps au micro si je suis célibataire et si célibataire dispo ou non dispo! hihi!
Avec le saut de chicha s'il vous plait !
En attendant un taxi sur le bord de la route pour revenir sur Tena, voici une jolie récolte de 3 types de bananes différentes (qui sont cuisinées vertes ou mûres, de tellement de manières différentes et à chaque repas!), papayes et sacs de cacao (qu'on ne voit pas ici).